#loinmaisproche

La communication en temps de difficulté

Numéro 7

Chers amis, la nouvelle année a commencé et bientôt le temps du Carême commencera, un chemin qui nous conduira vers la Pâque du Seigneur.

Que la prière accompagne ce temps fort de notre foi, reconnaissant à notre communauté d'Equipes, dont ce septième numéro du bulletin est une expression.

Bonne lecture

Equipe Responsable Internationale

Editorial

Clarita & Edgardo BERNAL

Couple Responsable International

ÉDITORIAL N° 7

Lever les yeux vers l'horizon

“L'optimisme est une stratégie visant à créer un avenir meilleur.
Si vous ne croyez pas que l'avenir peut être meilleur,
il est peu probable que vous preniez la responsabilité de le construire. “

(Noam Chomsky)


Chers amis, couples, prêtres conseillers et accompagnants spirituels des Équipes Notre-Dame : C'est une grande joie de pouvoir s'adresser à vous tous en ce début d'année où, dans la dynamique que la pandémie a imposée, nous devons nécessairement continuer à communiquer de manière virtuelle.

Nous avions l'intention de laisser derrière nous dans nos messages, le thème récurrent de la pandémie qui a conditionné nos vies l'année dernière, mais malgré notre intention, il est inévitable de ne pas le faire, car, à notre grand regret, il continue d'être l'axe autour duquel tournent toutes nos décisions, qui ne peuvent être dissociées de cette réalité implacable et envahissante.

Il y a quelques jours, dans une vidéo que nous avons envoyée à la SR Espagne, à la demande de Pedro et Rocío, le couple responsable Super Régional, nous avons avoué que nous avions des sentiments ambivalents sur la virtualité qui devenait nécessairement la nouvelle langue de communication et que nous pensions que même si le redoutable virus était contrôlé, il continuerait à prévaloir, assez fortement, dans notre vie quotidienne.

D'une part, nous remercions Dieu d'avoir pu compter sur ce merveilleux outil qui a été un pont de proximité dans les moments difficiles d'isolement que nous avons tous vécus, devenant même une fenêtre pour continuer à se nourrir de la célébration eucharistique à distance et un outil pour maintenir vivant le feu de l'animation et de l'unité dans notre mouvement. D'autre part, nous ne pouvons pas nier que nous sommes fatigués d'être confinés derrière l'écran froid d'un ordinateur, qui nous asservit, nous fait faire de la routine et qui, impitoyablement, limite notre perception sensorielle à deux sens seulement, celui de la vue et celui de l'ouïe, laissant de côté la chaleur irremplaçable du contact physique, qui nous est si nécessaire, surtout dans des contextes comme le nôtre où, en raison de la fraternité, de l'affection et de la foi qui nous unissent, nous sommes enclins aux étreintes, aux rires et aux célébrations.

Heureusement, sans ignorer la gravité de tout ce que nous avons vécu, nous commençons déjà à percevoir la lumière au bout de ce long tunnel, pas aussi tôt que nous le souhaiterions, et il reste encore plusieurs obstacles sur le chemin que nous ne surmonterons que du point de vue de la foi. La douleur des pertes de toutes sortes que nous avons subies, personnelles, familiales, collectives, ont également laissé des leçons qui nous ont fait grandir et peut-être voir la vie avec une perspective axée sur la "gratitude" où le vraiment important et essentiel, a pu retrouver la place qui lui avait été enlevée par l'éphémère.

L'animation du mouvement et en particulier notre animation au sein de l'ERI n'a pas été étrangère à ces hauts et bas. Nos plans ont été maintes fois perturbés et nous avons répété et échoué, non pas une fois, mais plusieurs fois au cours de ces dix derniers mois, le cours de "l'humilité et de la patience", dans lequel une grande leçon a été marquée de façon indélébile : notre attention ne doit pas porter sur le fait de vivre la vie en réalisant nos plans, mais sur le fait de la vivre en recherchant la volonté de Dieu dans chacune de nos actions, comme le dit le prophète Jérémie en 10:23 : « Je sais, Seigneur, qu'il n'appartient pas à l'homme de déterminer sa voie, ni à lui de diriger ses pas ».

Au début de l'année, dans les prochains jours, nous aurons notre première réunion virtuelle de l'ERI où nous devrons aborder de nombreuses questions, notamment celles liées à la réalisation de notre réunion présentielle prévue de l'ERI en mars et à la réunion du collège de Varsovie, qui avait déjà été suspendue l'année dernière et dont il n'est pas évident qu'elle puisse avoir lieu un an plus tard, non seulement en raison de la situation spécifique que la Pologne pourrait connaître concernant la pandémie, mais aussi parce que notre point de vue devrait englober la situation dans chacun des plus de vingt et un pays de résidence des membres du collège international, car nous sommes une communauté où chacun est responsable de chacun et il n'y a pas de bien-être collectif s'il n'atteint pas tous ses membres.

Nous avons entendu parler à plusieurs reprises de la "nouvelle normalité" où s'élèvent les voix des crieurs de fatalités qui dérangent et ne construisent pas, ainsi que celles des rêveurs qui répètent sans cesse comme un "mantra" que tout sera comme avant, dans le but de calmer leurs propres angoisses et d'engourdir leurs inquiétudes dans un phénomène que les spécialistes appellent l'effet de vérité illusoire dans lequel, indépendamment des capacités cognitives des personnes, elles sont prédisposées à qualifier certains arguments de vrais, dans la mesure où elles y sont exposées de manière préalable et récurrente, indépendamment de leur logique inhérente. Ces deux extrêmes sont nuisibles et, tôt ou tard, ils déclenchent un effet boomerang, où c'est nous qui sommes touchés.

Pendant la période de repos familial que nous avons pu avoir à la fin de l'année dernière et au début de cette année 2021, nous avons eu l'occasion de lire une des homélies toujours édifiantes et réconfortantes du Pape François, à cette occasion, celle sur l'Eucharistie de la solennité de l'Epiphanie du Seigneur, le jour de la fête des Rois. Dans ce premier éditorial de l'année de #loinmaisproches, nous trouvons dans cette homélie beaucoup de lumières et de réponses pour continuer notre voyage et lever les yeux vers l'horizon.

En reprenant les paroles du Pape François, au début de cette année et au milieu des difficultés que nous connaissons encore, dans la perspective de notre foi, nous vous invitons à ne pas perdre courage malgré la fatigue, à ne pas être des semeurs d'inquiétude malgré la réalité complexe, mais des annonciateurs d'espérance, donnant un témoignage de cohérence et de confiance dans la bonne nouvelle apportée par l'enfant Jésus, qui est venu renouveler nos cœurs.

Devant la "nouvelle réalité", sans être esclaves de nos plans et de nos budgets, guidés par l'étoile qui marque le chemin pour arriver à contempler Jésus nouveau-né, nous pouvons assumer les trois attitudes mises en évidence par le Saint-Père : "lever les yeux", "partir" et "voir".

LEVER LES YEUX, afin que, sans nier la réalité, nous ne restions pas empêtrés dans les lamentations des problèmes et des difficultés que nous avons vécus et que nous agissions sans penser à ce que nous n'avons pas pu faire, mais en reconnaissance de ce que nous pouvons faire.

PARTIR, en assumant les changements et les leçons que cette pandémie a laissés sur son passage, encouragés par la force de savoir que nous sommes accompagnés sur notre chemin par la dynamique de cette merveilleuse communauté ecclésiale des EQUIPES NOTRE- DAME

Et enfin VOIR. Au-delà du visible, qui peut souvent devenir trompeur car nous sommes sûrs que derrière toute cette frustration que nous avons vécue au cours de cette dernière année, sur le plan personnel, professionnel, familial et du mouvement, dans laquelle le temps a apparemment cessé de nous faire perdre des jours précieux de notre existence et de notre animation, se cache un immense trésor que chacun de nous a découvert peu à peu et qui, sans aucun doute, nous a fait grandir et mûrir dans notre foi.

Avec cette attitude, nous vous souhaitons une année 2021, riche en fruits et en bénédictions dans votre vie personnelle et familiale et dans l'animation du mouvement, que nous accompagnerons avec notre affection et notre prière.

Que le nouveau-né Jésus et sa mère, qui est aussi la nôtre, vous bénissent aujourd'hui et toujours.



Père Ricardo Londoño
CS International

Tout au long de notre vie, nous avons vécu de nombreux carêmes. Nous avons entendu, année après année, l'invitation à nous préparer à la célébration du mystère pascal. Aujourd'hui, une fois de plus, l'appel à la conversion entre dans nos vies.

Nous nous souvenons très probablement de ce que nous avons vécu pendant le Carême 2020, lorsque la présence du Covid 19 a commencé à marquer notre chemin, lorsque la surprise, l'incertitude et les conjectures se sont mêlées à l'illusion que cet inconvénient allait bientôt disparaître et que nous allions bientôt revenir à la "normalité". Mais les semaines et les mois passaient ; les cas positifs se comptaient par centaines de milliers et par millions; les décès augmentaient de jour en jour... Bref : voilà ce que nous avons vécu.

Nous savons déjà que nous ne dominons pas le cosmos, et que, même si nous l'imaginons, nous n'avons pas conquis la nature, que l'apparente grandeur a été ridiculisée par un virus microscopique, que la fragilité est énorme et que la vulnérabilité nous accompagne. La présence du virus nous a obligés à assumer beaucoup de choses que nous ne savions pas ou n'aimions pas, mais nous avons dû les vivre. Que s'est-il passé en nous ? L'expérience de 2020 m'a-t-elle fait changer ? En quoi, comment ?

Au début, il y a eu beaucoup de réflexions, de chansons (Resistiré), de vidéos, de conférences, d'applaudissements pour les héros... Et le temps a passé. La technologie appliquée aux communications nous a conduits vers de nouveaux mondes et de nouvelles façons d'interagir ; nous nous sommes habitués aux réalités virtuelles et aux célébrations devant les micros et les caméras ; la liturgie s'est transformée et ce qui était en présentiel était rare.

Aujourd'hui, alors que les vaccins commencent à susciter de nouveaux espoirs, nous sommes confrontés à ce Carême. Une fois de plus, nous sommes appelés à changer, à la "metanoia". Et il est bon de se demander à nouveau : qu'est-ce que je suis prêt à faire ?

Parce que l'invitation initiale est à nouveau concrète : devant nous se trouve le frère qui souffre et est dans le besoin ; il y a Dieu qui appelle et interpelle ; il y a chacun de nous devant sa propre réalité. C'est ainsi que commence le voyage de Carême : l'Église nous présente l'aumône, la prière et le jeûne comme des signes extérieurs de relations transcendantes.

La relation avec l'autre exige un authentique renouveau : je dois devenir le prochain de ceux qui souffrent et vivre une compassion miséricordieuse face à tant de souffrances ; je dois me rapprocher du Père pour l'écouter, connaître son désir et son projet sur moi et savoir que je suis un enfant ; et ma vie personnelle est appelée à être plus conforme à la rectitude et à la vérité.

Chacun d'entre nous, en tant que membre des Equipes, doit ressentir un appel spécial pour que le Carême 2021 laisse une trace profonde.

"On ne peut pas croire en toute impunité", ai-je lu dans mon adolescence et aujourd'hui cette expression me vient à l'esprit. Parce que, vraiment, notre monde a besoin de l'engagement exigeant de ceux d'entre nous qui se savent croyants en Jésus-Christ. Vivons profondément cette période difficile.

Que Dieu vous bénisse tous.

Ricardo Londoño Domínguez


VIVRE NOTRE FOI AVEC TOUTE L'ÉGLISE

Message du Pape François


POUR LA CÉLÉBRATION DE LA

JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

1er JANVIER 2021


1. Au seuil de la nouvelle année, je souhaite adresser mes salutations les plus respectueuses aux Chefs d’État et de Gouvernement, aux responsables des Organisations internationales, aux leaders spirituels et aux fidèles des différentes religions, aux hommes et aux femmes de bonne volonté. J’adresse à tous mes meilleurs vœux pour que cette année puisse faire progresser l’humanité sur la voie de la fraternité, de la justice et de la paix entre les personnes, les communautés, les peuples et les États.

L’année 2020 a été marquée par la grande crise sanitaire de la Covid-19 qui est devenue un phénomène multisectoriel et global, aggravant des crises très fortement liées entre elles, comme les crises climatique, alimentaire, économique et migratoire, et provoquant de grands inconvénients et souffrances. Je pense surtout à ceux qui ont perdu un membre de leur famille ou une personne chère, mais aussi à ceux qui ont perdu leur travail. Un souvenir spécial s’adresse aux médecins, aux infirmiers, aux pharmaciens, aux chercheurs, aux volontaires, aux aumôniers et au personnel des hôpitaux et des centres de soins qui se sont prodigués, et continuent à le faire, au prix de grandes fatigues et de grands sacrifices à tel point que certains d’entre eux sont morts dans leur désir d’être proche des malades, de soulager leurs souffrances ou de leur sauver la vie. En rendant hommage à ces personnes, je renouvelle mon appel aux responsables politiques et au secteur privé pour qu’ils adoptent les mesures appropriées afin de garantir l’accès aux vaccins contre la Covid-19 et aux technologies indispensables nécessaires pour assister les malades et tous ceux qui sont plus pauvres et plus fragiles.[1]

Il est douloureux de constater qu’à côté des nombreux témoignages de charité et de solidarité, diverses formes de nationalisme, de racisme, de xénophobie, et aussi de guerres et de conflits qui sèment la mort et la destruction, prennent malheureusement un nouvel élan.

Ces événements et d’autres, qui ont marqué le chemin de l’humanité l’année passée, nous enseignent qu’il est important de prendre soin les uns des autres et de la création pour construire une société fondée sur des relations de fraternité. C’est pourquoi j’ai choisi comme thème de ce message : La culture du soin comme parcours de paix. Une culture du soin pour éliminer la culture de l’indifférence, du rejet et de l’affrontement, souvent prévalente aujourd’hui.

2. Dieu créateur, origine de la vocation humaine au soin

Dans de nombreuses traditions religieuses il y a des récits qui font référence à l’origine de l’homme, à sa relation avec le créateur, avec la nature et avec ses semblables. Dans la Bible, le Livre de la Genèse révèle, dès le début, l’importance du soin ou du fait de garder dans le projet de Dieu pour l’humanité, mettant en lumière la relation entre l’homme (‘adam) et la terre (‘adamah), et entre frères. Dans le récit biblique de la création, Dieu remet le jardin “planté en Éden” (cf. Gn 2, 8) entre les mains d’Adam avec la charge de “le cultiver et de le garder” (cf. Gn 2, 15). Cela signifie, d’une part rendre la terre productive et, d’autre part, la protéger et lui conserver sa capacité de soutenir la vie.[2] Les verbes “cultiver” et “garder” décrivent la relation entre Adam et sa maison-jardin, et montrent aussi la confiance que Dieu met en lui en le faisant seigneur et gardien de toute la création.

La naissance de Caïn et Abel provoque une histoire entre frères dont les relations seront interprétées – négativement – par Caïn en termes de protection ou de garde. Après avoir tué son frère Abel, Caïn répond à la question de Dieu : « Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » (Gn 4, 9).[3] Oui, certainement ! Caïn est le “gardien” de son frère. « Dans ces récits si anciens, emprunts de profond symbolisme, une conviction actuelle était déjà présente : tout est lié, et la protection authentique de notre propre vie comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice ainsi que de la fidélité aux autres ».[4]

3. Dieu créateur, modèle de soin

La Sainte Écriture présente Dieu non seulement comme créateur mais aussi comme celui qui prend soin de ses créatures, en particulier d’Adam, d’Ève et de leurs enfants. Le même Caïn, bien que retombe sur lui la malédiction en raison du crime qu’il a commis, reçoit en don du Créateur un signe de protection pour que sa vie soit sauvegardée (cf. Gn 4, 15). Ce fait, en même temps qu’il confirme la dignité inviolable de la personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, manifeste le plan divin pour préserver l’harmonie de la création parce que « la paix et la violence ne peuvent pas habiter dans la même demeure ».[5]

Le soin de la création est justement à la base de l’institution du Shabbat qui visait, outre le fait de réguler le culte divin, à rétablir l’ordre social et l’attention aux pauvres (cf. Gn 1, 1-3 ; Lv 25, 4). La célébration du Jubilé à l’occasion de la septième année sabbatique accordait un répit à la guerre, aux esclaves et aux personnes endettées. En cette année de grâce, on prenait soin des plus fragiles en leur offrant une nouvelle perspective de vie de sorte qu’il n’y ait aucun nécessiteux dans le peuple (cf. Dt 15, 4).

Notable est aussi la tradition prophétique selon laquelle le sommet de la compréhension biblique de la justice se manifeste dans la manière dont une communauté traite les plus faibles en son sein. C’est pourquoi Amos (2, 6-8 ; 8) et Isaïe (58), en particulier, élèvent continuellement leur voix en faveur de la justice envers les pauvres qui, par leur vulnérabilité et leur manque de pouvoir, sont écoutés de Dieu seul qui prend soin d’eux (cf. Ps 34, 7 ; 113, 7-8).

4. Le soin dans le ministère de Jésus

La vie et le ministère de Jésus incarnent le sommet de la révélation de l’amour du Père pour l’humanité (cf. Jn 3, 16). Dans la synagogue de Nazareth, Jésus se manifeste comme celui que le Seigneur a consacré et « a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés » (Lc 4, 18). Ces actions messianiques, typiques des jubilés, constituent le témoignage le plus éloquent de la mission que le Père lui a confiée. Dans sa compassion, le Christ s’approche des malades par le corps et par l’esprit et il les guérit. Il pardonne aux pécheurs et leur donne une vie nouvelle. Jésus est le Bon Pasteur qui prend soin des brebis (cf. Jn 10, 11-18 ; Ez 34, 1-31). Il est le Bon Samaritain qui se penche sur l’homme blessé, soigne ses plaies et prend soin de lui (cf. Lc 10, 30-37).

Au sommet de sa mission, Jésus scelle le soin qu’il a pour nous en s’offrant sur la croix et en nous libérant ainsi de la servitude du péché et de la mort. Par le don de sa vie et son sacrifice, il nous a ouvert la voie de l’amour et il dit à chacun de nous : “Suis-moi. Fais de même” (cf. Lc 10, 37).

5. La culture du soin dans la vie des disciples de Jésus

Les œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles constituent le cœur du service de la charité de l’Église primitive. Les chrétiens de la première génération pratiquaient le partage pour qu’aucun d’entre eux ne se trouve dans le besoin (cf. Ac 4, 34-35) et ils s’efforçaient de faire de la communauté une maison accueillante, ouverte à toute situation humaine, prête à prendre en charge les plus fragiles. Il devint ainsi habituel de faire des offrandes pour nourrir les pauvres, ensevelir les morts et nourrir les orphelins, les personnes âgées et les victimes de catastrophes, comme les naufrages. Et lorsque, dans les temps qui ont suivi, la générosité des chrétiens perdit un peu de son élan, certains Pères de l’Église insistèrent sur le fait que la propriété est conçue par Dieu pour le bien commun. Ambroise soutenait que « la nature a répandu toutes les choses pour les hommes et pour un usage commun. […] Par conséquent, la nature a produit un droit commun pour tous, mais l’avidité en a fait un droit pour un petit nombre ».[6] Une fois passées les persécutions des premiers siècles, l’Église a profité de la liberté pour inspirer la société et sa culture. « Les besoins du temps exigeaient de nouveaux engagements au service de la charité chrétienne. Les chroniques historiques rapportent d’innombrables exemples d’œuvres de miséricorde. De ces efforts concertés, de nombreuses institutions pour le soulagement de tous les besoins humains sont apparues : hôpitaux, logements pour les pauvres, orphelinats, accueil pour les enfants, refuges pour les gens de passage, et ainsi de suite ».[7]

(…)

8. Pour éduquer à la culture du soin

La promotion de la culture du soin demande un processus éducatif. Pour cela, la boussole des principes sociaux constitue un instrument fiable pour divers contextes interdépendants. Je voudrais donner à ce sujet quelques exemples.

- L’éducation au soin naît dans la famille, élément naturel et fondamental de la société, où l’on apprend à vivre en relation et dans le respect réciproque. Cependant, la famille a besoin d’être mise dans des conditions qui lui permettent d’accomplir ce devoir vital et indispensable.

- Toujours en collaboration avec la famille, d’autres acteurs importants de l’éducation sont l’école et l’université et, de façon analogue par certains aspects, les acteurs de la communication sociale.[22] Ils sont appelés à véhiculer un système de valeurs fondé sur la reconnaissance de la dignité de chaque personne, de chaque communauté linguistique, ethnique et religieuse, de chaque peuple et des droits fondamentaux qui en dérivent. L’éducation constitue l’un des piliers les plus justes et solidaires de la société.

- Les religions en général, et les leaders religieux en particulier, peuvent jouer un rôle irremplaçable en transmettant aux fidèles et à la société les valeurs de la solidarité, du respect des différences, de l’accueil et du soin des frères les plus fragiles. Je rappelle à ce sujet les paroles du Pape Paul VI adressées au Parlement ougandais en 1969 : « Ne craignez pas l’Église : elle vous honore, vous éduque des citoyens honnêtes et loyaux, elle ne fomente pas de rivalités ni de divisions, elle cherche à promouvoir la saine liberté, la justice sociale, la paix. Si elle a quelque préférence, celle-ci va aux pauvres, à l’éducation des petits et du peuple, au soin de ceux qui souffrent ou sont délaissés ».[23]

- À ceux qui sont engagés au service des populations dans les organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales, à ceux qui ont une mission éducative, et à tous ceux qui, à divers titres, œuvrent dans le domaine de l’éducation et de la recherche, je renouvelle mon encouragement afin que l’on puisse atteindre l’objectif d’une éducation « plus ouverte et plus inclusive, capable d’une écoute patiente, d’un dialogue constructif et d’une compréhension mutuelle »[24]. Je souhaite que cette invitation, adressée dans le cadre du Pacte éducatif global, trouve une adhésion large et variée.

9. Il n’y a pas de paix sans la culture du soin

La culture du soin, cet engagement commun, solidaire et participatif pour protéger et promouvoir la dignité et le bien de tous, cette disposition à s’intéresser, à prêter attention, à la compassion, à la réconciliation et à la guérison, au respect mutuel et à l’accueil réciproque, constitue une voie privilégiée pour la construction de la paix. « En bien des endroits dans le monde, des parcours de paix qui conduisent à la cicatrisation des blessures sont nécessaires. Il faut des artisans de paix disposés à élaborer, avec intelligence et audace, des processus pour guérir et pour se retrouver ».[25]

En ce temps où la barque de l’humanité, secouée par la tempête de la crise, avance péniblement à la recherche d’un horizon plus calme et serein, le gouvernail de la dignité de la personne humaine et la “boussole” des principes sociaux fondamentaux peuvent nous permettre de naviguer avec un cap sûr et commun. Comme chrétiens, nous tenons le regard tourné vers la Vierge Marie, Étoile de la mer et Mère de l’espérance. Tous ensemble, collaborons pour avancer vers un nouvel horizon d’amour et de paix, de fraternité et de solidarité, de soutien mutuel et d’accueil réciproque. Ne cédons pas à la tentation de nous désintéresser des autres, spécialement des plus faibles, ne nous habituons pas à détourner le regard,[26] mais engageons-nous chaque jour concrètement pour « former une communauté composée de frères qui s’accueillent réciproquement, en prenant soin les uns des autres ».[27]

Du Vatican, le 8 décembre 2020

François




1960 – 2020
60e Anniversaire des Intercesseurs

Aude & Olivier de la Motte

Couple Responsable de l'Equipe International d'Animation des Intercesseurs.

Chers amis,

Le 8 décembre 2020, au cœur de la pandémie covid-19, les Intercesseurs ont célébré 60 années d’intercession !

L’appel du Père Caffarel, lancé en mars 1960, demandait des volontaires pour prier (en couple, la nuit…) pour le mariage, pour les couples en difficulté, pour la famille, pour l’Eglise. Son appel a été entendu, et il résonne encore aujourd’hui sur tous les continents. Depuis 60 ans, des hommes, des femmes, y ont répondu et se sont engagés à vivre l’intercession d’une façon particulière, pour porter devant le Seigneur les intentions de prière qui leur sont confiées.

A l’occasion de la Fête de l’Immaculée Conception, chère au cœur du Père Caffarel et des Equipes Notre-Dame, les Intercesseurs ont célébré, dans toutes les régions du monde où ils sont présents, une Messe d’Action de grâce, et se sont unis d’un même cœur pour une Nuit de Prière.

Un seul cœur, un seul Seigneur, une seule foi, au-delà des frontières : Etats-Unis, Canada, Amérique du Sud, Afrique, Europe, Moyen-Orient, Asie, Océanie. De nombreux fruits ont jailli de ce temps fort, comme nous en témoigne le Liban :

« Oui, vous êtes cette douce lumière chaude qui jaillit, continuellement, derrière cette fenêtre. Cette petite lampe allumée qui transperce les ténèbres, qui se propage partout… nous l’avons perçue ! Elle a été un appel fort à nous unir à vous par la prière, en adhérant à la grande équipe des intercesseurs, grâce à Dieu et à notre Mère Céleste, Sainte Marie. Merci Seigneur ! Nous avons ressenti le goût d’une union plus fraternelle entre les intercesseurs, qui ont pu s’associer ensemble à un même événement de prière en commun.

Un lien profond a été tissé entre tous les participants au cours de cet événement, grâce à l’Immaculée Conception et en Dieu. Nous avons osé puiser à la Source de Vie des grâces divines inestimables. Dans la communion des saints nous avons porté avec confiance vers le Seigneur les intentions de prière des équipiers Notre-Dame et des intercesseurs.

Beaucoup de nouveaux couples ont pris comme règle de vie de choisir une date et une heure fixe de nuit afin de veiller et de prier pour les autres. Et beaucoup ont intégré les groupes de prière d’intercesseurs sur WhatsApp, afin de prier aux intentions proposées et diffusées. Dans l’amitié, de nombreux couples ont simplement pu faire la connaissance de nouveaux membres des END. »

Les Intercesseurs hier et aujourd’hui.

La prière d’intercession est présente dans l’histoire du peuple de Dieu. C’est une prière biblique. Elle existe fondamentalement dans le cœur de tout homme, de toute femme, de tout chrétien.

L’engagement des Intercesseurs s’inscrit dans cette vocation et dans cette ouverture du cœur, mettant la prière de tous dans la prière du Seigneur, dans l’élan de l’appel du Père Caffarel : « Ils portent à Dieu les grandes intentions de l’Église. Ils intercéderont pour l’humanité entière » (Père Caffarel). A la suite des conseillers spirituels des Intercesseurs successifs, le père Paul Dominique Marcovits, o.p., continue de nourrir et d’entretenir la fidélité à cet « esprit d’intercession » au sein du mouvement.

De plus en plus d’intercesseurs s’engagent à prier pour les intentions qui leur sont confiées en choisissant :

· une heure de prière par mois, si possible de nuit ;

· une journée de jeûne par mois ;

· ou l’offrande de leur vie, leurs épreuves, leurs limites …

La Lettre trimestrielle unit les Intercesseurs les uns aux autres. Elle est rédigée par les couples de l’EIAI : Equipe Internationale d’Animation des Intercesseurs, chaque couple étant responsable d’une zone, en lien avec l’ERI grâce au couple de liaison.

Les Intercesseurs : quoi de neuf ?

Pendant de nombreuses années, les Intercesseurs se sont propagés en fonction de l’élargissement de l’engagement des équipes Notre-Dame. Depuis ces dernières années, au fur et à mesure de leurs participations aux rassemblements des équipes Notre-Dame, les Intercesseurs ont constaté un fort engouement pour le projet qu’ils présentaient lors de ces journées.

Ils sont présents aujourd’hui dans chaque région et super-région, où un couple responsable des Intercesseurs porte la mission de faire connaître la prière d’intercession et de créer du lien entre les Intercesseurs et les Equipes Notre-Dame afin de prier pour les intentions de tous, en particulier celles des équipiers.

Le rassemblement des Equipes Notre-Dame en 2018 à Fatima a marqué un tournant important pour les Intercesseurs :

Ø Dimension internationale des Intercesseurs désormais organisée (création de l’EIAI)

Ø Volonté de vivre la mission de l’Intercession en lien avec les Equipes Notre-Dame (grâce à la présence d’un couple de liaison de l’ERI dans l’EIAI : Giovanni et Paola Cecchini Manara)

Ø Nouvel élan sur le terrain grâce aux 18 couples responsables des Intercesseurs dans les régions et super régions (en lien avec les couples responsables END).

« Oui, il y a concrètement quelque chose de nouveau pour nous. C’est l’expérience très concrète de la communion de l’Église qui s’exprime par l’internationalité des Intercesseurs : ils sont présents partout dans le monde, ils donnent vie au Mouvement ‘Les Intercesseurs’ ».

Père Paul-Dominique Marcovits, o.p., Conseiller Spirituel des Intercesseurs.

Et une bonne nouvelle ! L’année 2020 a été l’occasion de faire un bilan : une Histoire des Intercesseurs a été rédigée : « 1960 2020 Osez l’Intercession – L’Histoire des Veilleurs puis des Intercesseurs fondés par le Père Henri Caffarel ». Ce document est dédié à la célébration des 60 ans de l’Appel du Père Caffarel. Il dresse le tableau des étapes de ce mouvement depuis son origine en 1960, et raconte son extension à travers tous les continents.

Ce livre est disponible sur demande en français et bientôt en portugais, espagnol, italien, allemand, anglais, arabe : contacter eiaifatima2018@gmail.com.

En communion chers amis,

Que le Père Caffarel nous unisse et nous inspire.

Que l’intercession nous habite pour une plus grande fraternité dans la communion des Saints.




TÉMOIGNAGES

SR TRANSATLANTIQUE : Afrique
Annette et Paul O'Beirne

LES ÉQUIPES NOTRE DAME en Afrique dans la super région transatlantique

En Afrique, il y a des équipes au Ghana, au Malawi, en Zambie et en Afrique du Sud !

Voici un aperçu de la vie des équipes dans ces pays.

AFRIQUE DU SUD

L'Afrique du Sud est un beau pays avec une population diversifiée. Selon les statistiques du dernier recensement, la population totale est de 58,8 millions d’habitants. 79% de la population est chrétienne et il y a environ 4 millions de catholiques.

Le Mouvement est ancré en Afrique du Sud depuis une trentaine d'années. Actuellement, il comprend deux secteurs : l'un est basé à Durban et l'autre à Johannesburg. Johannesburg compte actuellement cinq équipes, chaque équipe étant composée d'environ cinq couples et Durban compte quatre équipes.

Le Mouvement des Equipes Notre Dame Jeunes a été officiellement lancé en août de l'année dernière à Johannesburg et s’est bien développé avec actuellement environ quarante-cinq membres qui sont pour la plupart des fils et des filles de couples équipiers.

Ce Mouvement est divisé en trois groupes et chaque groupe a un conseilleur spirituel (prêtre) et un couple des Équipes. Les réunions ont lieu chaque mois et sont structurées avec un thème de la même manière que les réunions des couples mariés.

Les groupes de ce mouvement de jeunes planifient, organisent et dirigent leurs propres réunions. Le mouvement des ENDJ est également une vitrine de la "nation arc-en-ciel", dont les membres appartiennent à différents groupes raciaux. On espère qu'ils contribueront à transformer le Mouvement à l'avenir pour qu'il devienne véritablement représentatif d'une population diversifiée.

La vie en Afrique du Sud comporte des défis, car la société sud-africaine est l'une des plus inégales et le niveau de pauvreté y est élevé : la criminalité est une préoccupation majeure pour tous en Afrique du Sud. Nombreux sont ceux qui vivent dans les banlieues et sont entourés de hauts murs, de clôtures électriques, d'alarmes, etc.

Le mot "Ubuntu", originaire d'Afrique du Sud, désigne des qualités qui incluent les vertus humaines et la compassion et fait référence à des communautés qui se rassemblent pour s'entraider. Des mouvements comme les Équipes Notre-Dame apportent un soutien aux couples et à leurs familles.

MALAZA

La région de Malaza est composée du Malawi et de la Zambie. Piotr et Dzidzia, ancien couple responsable transatlantique, ont parcouru un total de 2 000 km pour visiter les équipes du Malawi et de la Zambie. Les équipes existent au Malawi depuis 2005, et ont commencé dans la région de Zomba. En 2004, Peter Chandler (RIP) et sa femme Anna, du sud du Royaume-Uni, ont piloté par correspondance la première équipe au Malawi (Zomba 1), suite à un article qu'ils ont écrit sur les Equipes dans The Tablet. Le pilotage s'est fait à distance avec des documents traduits dans la langue locale, le chichewa. Ils sont restés en contact avec les membres des équipes au Malawi au fil des ans et des liens ont également été tissés avec l'équipe irlandaise. 16 ans plus tard au Malawi, il y a maintenant des équipes dans les districts de Mzuzu, Ntcheu, Dedza et Mangochi ainsi qu'à Zomba ...Actuellement 60 équipes avec 352 couples !

Le Malawi est un pays enclavé du sud-est de l'Afrique. Géographiquement, il possède un énorme lac - le lac Malawi. La Zambie se trouve à sa frontière occidentale. Elle a le quatrième pourcentage le plus élevé au monde de personnes vivant dans l'extrême pauvreté, avec plus des deux tiers de la population dans cette situation, dont la quasi-totalité dépend de la petite agriculture pour sa subsistance.

Le Malawi est un pays majoritairement chrétien (87 %), avec une minorité de 11,6 % de population islamique. 19 % des Malawiens sont catholiques, ce qui constitue le plus grand groupe chrétien. Le Malawi est divisé en trois régions : le centre, le nord et le sud, chacune d'entre elles étant divisée en districts. Les équipes se trouvent principalement dans la partie sud du pays, à la frontière de la Zambie et du Mozambique. Les Malawiens vivent dans de grandes familles élargies et les réunions ont souvent lieu après la messe, à l'extérieur, en groupes familiaux. Ils s'engagent beaucoup auprès des équipes car ils parcourent souvent de longues distances pour se rendre aux retraites et aux réunions. Le Guide des Equipes et la Charte ont été traduits dans la langue principale, le chichewa, afin d'aider ceux qui ne parlent pas anglais à mieux comprendre la méthode des Equipes et à pouvoir y participer plus pleinement. La société est encore très traditionnellement ségréguée, même parmi les jeunes couples, avec des rôles traditionnels fixes pour les hommes et les femmes.

Le père Gérard Bwemba, conseiller spirituel d’équipe, a commenté qu'il a vu les fruits des Equipes : plus de couples viennent à l'église pour faire bénir leur mariage. Il a déclaré que les laïcs ont un rôle à jouer dans l'Eglise et doivent partager la responsabilité du soutien aux familles en difficulté. Sa paroisse est très active avec 124 enfants pour la première communion et 64 baptêmes. Les couples des Equipes sont très axés sur la famille, la vocation et la mission.

ZAMBIE

La Zambie, en Afrique australe, est un pays enclavé au relief accidenté et à la faune diversifiée, avec de nombreux parcs et zones de safari. À sa frontière avec le Zimbabwe se trouvent les célèbres chutes Victoria. Piotr et Dzidzia ont rencontré les équipes zambiennes à Kalichero avec le père Banyangandora qui travaille avec les Equipes depuis janvier 2019. Les équipes se rencontrent chez l'un et chez l'autre et une fois par mois à la paroisse. Certaines équipes vivent à 50 kilomètres de la paroisse. La paroisse est également soutenue par le père James et le frère Lucas.

L’organisation paroissiale est : Paroisse > postes extérieurs > communautés chrétiennes > sections > familles. Plusieurs petites sections se réunissent en une seule équipe. Il y a 13 postes extérieures et les équipes s'y étendent de la même manière qu'au Malawi en créant le pré-secteur de Zambie. Les réunions se déroulent selon le modèle des réunions reçues du Malawi. Le père assiste toujours à la réunion paroissiale et les réunions des petites équipes ont un catéchiste qui joue le rôle d’accompagnateur spirituel.

GHANA

Le Ghana est un pays situé le long du Golfe de Guinée et de l'océan Atlantique, dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest. Les équipes au Ghana ont commencé en 2016 grâce à une liaison entre l'abbaye de Prinknash en Angleterre et Kristobuase au Ghana. Le monastère de Kristobuase a été construit grâce au soutien de la communauté bénédictine d'Angleterre. Mary et Robert Jones de Prinknash ont introduit des équipes au Ghana en 2016 et s'y sont rendus à trois reprises au moins.

Les équipes se sont bien développées et il y a actuellement 4 équipes à Tuobodom et 5 équipes en pilotage à Tanobuase avec 63 couples au total. Robert et Mary sont le couple de liaison avec les équipes de Tuobodom et soutiennent le conseiller spirituel dans le cadre du pilotage à Tanobuase. La communication se fait principalement par l'intermédiaire de Whatsapp car l'internet peut être pauvre. Les équipes font l’objet d’annonces et de communications, et suscitent l'intérêt ; leurs chemises portent le logo sur le devant, qui signifie "Équipes Ghana", et l'icône des Equipes sur le dos.


SR SRHS - Marilú et Chárbel Saab

LA SUPER RÉGION HISPANO-AMÉRICAINE DU SUD

Qui sommes-nous ?

Jusqu'en 2018, la super région Hispano-Amérique était composée de presque tous les pays d'Amérique latine, à l'exception du Brésil et de ceux où le Mouvement n’est pas arrivé, et était organisée en trois provinces, Nord, Centre et Sud.

La croissance accélérée du nombre d'équipes et de secteurs, les grandes distances, la crise économique et politique dans certaines régions, etc. ont créé beaucoup de difficultés pour pouvoir les animer sur place et aussi pour la participation de nombreux membres des Equipes aux évènements de formation.

Face à ces difficultés, Constanza et Fabio Lopez, le couple responsable de la SR à l'époque, ont présenté à l'ERI le projet de réorganisation de la zone. C'est ainsi que l'ERI, après un profond discernement sur la question, a décidé de réorganiser la super-région Hispano Amérique en trois super-régions : SR Hispano Amérique Nord, SR Colombie et SR Hispano-Amérique Sud.

En juillet 2018, au collège international à Fatima, nous avons assumé la responsabilité de la SR et avec elle, l'engagement de mettre en œuvre le nouveau projet. Pendant un an, nous avons animé la SR et coordonné simultanément les liens entre les nouveaux couples super-régionaux et les couples provinciaux sortants, jusqu'en juillet 2019, au collège international de Valence, où a eu lieu le démarrage officiel des trois nouvelles super-régions, avec Sofia et Gustavo Hernandez du Mexique, SR-Nord, Mabel et Juan Guillermo Ramirez de Pereira, SR Colombie et nous avons continué le service en SR-Sud.

La super région Hispano Amérique Sud est composée de 279 équipes et de 1479 couples correspondant aux régions du nord de l'Équateur, du sud de l'Équateur, du Pérou, du Paraguay et de l'Argentine ; deux secteurs du Chili et deux équipes de l'Uruguay.

Parmi ses plus grandes richesses, on trouve sa grande disposition au service, le désir de se former spirituellement et suivant les orientations du Mouvement, et la diversité des particularités existantes.

En ce qui concerne ses difficultés, nous pouvons mentionner les grandes distances géographiques, principalement en Argentine, au Pérou et au Chili, les crises économiques et politiques que traversent certains pays, le haut niveau de laïcité en Uruguay et la crise du clergé au Chili, qui ont empêché l'expansion du Mouvement sans que l'enthousiasme pour continuer dans cette tâche diminue.

Nous avons eu l'occasion d'organiser le premier Collège SRHS en octobre 2019 à Guayaquil, où nous avons personnellement rencontré tous les couples régionaux, les couples de liaison et leurs conseillers. Nous avons élaboré le plan de travail pour 2020, en nous basant sur les plus grands besoins constatés, qui étaient la formation et l'expansion, sans négliger les autres aspects du Mouvement.

La pandémie

Depuis mars 2020, la super-région Hispano-Amérique Sud est touchée, comme le monde entier, par les ravages de la pandémie de coronavirus. Pendant les deux premiers mois environ de la quarantaine, l'activité s'est presque complètement arrêtée, à l'exception des célébrations eucharistiques, de la récitation du Rosaire et de l'expérience profonde du Carême, avec la collaboration des prêtres, le tout par des moyens virtuels.

Nous étions un peu inquiets de savoir comment accompagner les membres des Equipes, comment leur donner de l'espoir, les encourager à ne pas perdre la foi, les soutenir dans leur spiritualité conjugale et leur vie d'équipe. Avec la grâce du Saint-Esprit, nous avons trouvé dans les équipes régionales, les couples de liaison et les membres des équipes, l'enthousiasme, l'élan, une immense disposition et un soutien pour continuer cette mission.

Dès lors, nous avons rencontré virtuellement tous les couples de liaison et régionaux et nous les avons encouragés à poursuivre les activités prévues pour 2020 à travers les différentes plates-formes, en commençant par encourager les réunions mensuelles des équipes et l'attention aux conseillers, en particulier les curés.

Ils ont tous réagi positivement et ont commencé à rencontrer leurs équipes de soutien et les couples du secteur pour les motiver et organiser la mise en œuvre des événements. La communication avec les membres des équipes et les participants s'est nettement améliorée et la participation aux activités proposées a été excellente, en particulier pour les couples et les membres des équipes qui sont géographiquement éloignés et qui ont des difficultés à se déplacer pour participer aux activités dans leur région. Les membres des Equipes du Chili et de l'Uruguay ont profité de l'occasion pour participer à plusieurs activités des autres régions, qui ont été annoncées dans le groupe SR WhatsApp puis transmises à toutes les régions et liens.

Les réunions mensuelles des équipes de base ont été presque entièrement reprises. Certains membres des Equipes et certains conseillers, pour des raisons économiques et/ou de formation informatique, qui n'avaient pas d'ordinateur, ont commencé à participer par le biais de leur téléphone portable ou ont rencontré des coéquipiers qui avaient un ordinateur. Ils ont également eu des réunions sociales virtuelles qui leur ont permis de se détendre après la quarantaine.

Toutes les réunions programmées ont eu lieu : réunions de formation, réunions des conseillers, réunions de diffusion, de pilotage, EDIP-C et retraites spirituelles, appelées réunions de réflexion ou de prière.

En octobre, nous avons organisé le Collège SRHS appelé "Réunion virtuelle du Collège SRHS". Les deux premiers week-ends de décembre, nous avons organisé la "Réunion des formateurs de la SRHS", soutenue par l'équipe des formateurs de la Super Région Colombie, avec la participation de 100 couples de tous les pays, ce que nous n'aurions pas pu faire en présentiel pour des raisons logistiques et économiques.

Nous sommes profondément reconnaissants à Dieu notre Père, car il nous a guidés selon ses plans dans l'animation et l'accompagnement de notre super-région ; et au Saint-Esprit, qui nous a tous éclairés pour nous familiariser avec le maniement des plates-formes virtuelles, technologie qui est devenue l'outil idéal pour nous permettre de communiquer et de nous connecter.

Cependant, nous avons insisté auprès de nos couples et de nos correspondants régionaux pour qu'ils profitent de cette virtualité pendant la durée du confinement, puis reviennent au mode face à face, car cela ne peut remplacer la chaleur de la rencontre et de l'étreinte.

Nos attentes

L'espoir de la fin de la pandémie et le retour aux réunions en face à face.

Poursuivre les objectifs de 2020.

Que le Collège de l'ERI et de la SRHS puisse être tenue en présentiel

Relais de quatre couples régionaux à la fin de l'année.


SR Syrie - Joceline et Toni Zerbe

«Cherchons ensemble»


Conseiller spirituel : Père Sami Hallak S.J.

L’Equipe Responsable est composée de 7 couples et d’un conseiller spirituel.


Les END ont été fondées en Syrie en 1972. Le mouvement se trouve actuellement dans les principales villes du pays : Lattaquié, Damas, Alep et Homs. Nous sommes 6 secteurs, dont trois sont dans la ville d'Alep. En 2011 (Début de la guerre en Syrie), il y avait 57 équipes pour environ 270 couples. Nous sommes actuellement 44 équipes (215 couples) (19 veuves) avec 30 prêtres conseillers spirituels. Le nombre a baissé suite à l’émigration due à la guerre.

En 2020, suite au confinement, Les réunions se sont arrêtées un certain temps. C’est là que les couples ont découvert combien ces réunions étaient vitales pour leurs vies spirituelles individuellement et en couple. Plusieurs se contactaient par les moyens de communications sociales pour citer le chapelet ensemble. D’autres échangeaient, par notre site internet, des prières, des méditations, et des témoignages.

Aussitôt que les mesures du confinement sont allégées, 90% des couples ont repris le rythme des réunions avec les mesures sanitaires nécessaires : une seule réunion mensuelle d’entraide spirituelle, se réunir dans des lieux vastes si la maison du couple qui accueil est petite, etc. Les secteurs ont même organisé des rencontres ou des messes suite au souhait de la majorité des membres.

Malheureusement, Nous n’avons pas pu organiser des retraites spirituelles, car le risque était grand. Chaque secteur s’est ingénié pour organiser à la place des retraites un temps fort.

Le confinement, ajouté à une société accablée par la guerre, dans un pays sans assurances sociales, a affecté financièrement beaucoup de foyers. Le foyer responsable syrien a trouvé une petit aide pour les équipes ; un petit coup de pousse qui portait le titre : La drachme de la veuve. Ce geste d’attention était hautement apprécié, les couples y ont montrés une solidarité louable.

La réunion virtuelle du Collège «Loin mais proche» sur Zoom nous a donnés une idée géniale. Sur Zoom, et en contournant l’embargo international contre la Syrie, nous avons fait une session de formation pour les équipes responsables des secteurs en Syrie. 4 séances, pendant 4 soirées, en 4 jours. C’était formidable. L’embargo nous a rendus astucieux. Ainsi avions-nous le droit aux 45 minutes gratuites offertes par zoom. 45 minutes puis on coupe pour reprendre 10 minutes après avec une nouvelle réservation sur zoom. Chaque couple responsable s’était équipé d’une batterie pour avoir l’internet si l’électricité est coupée, et elle était coupée plusieurs fois, et l’équipe continuait le meeting avec la torche à pile. Le conseillé spirituel, le P. Sami Hallak s.j. participait aussi du Liban.

Le thème de notre zoom meeting était la phrase du P. Cafarel: «Cherchons ensemble». Le P. Sami a sollicité les responsables des secteurs à être créatifs en ce temps exceptionnel. Nous avons fixé l’essentiel dans nos activités. Il faut faire l’effort pour maintenir l’essentiel, et le contingent est laissé aux circonstances.

Cette année, Les sessions de formation et d’information ont repris dans toutes les villes, de nouvelles équipes se préparent, des rencontres occasionnelles sont organisées, et les réunions mensuelles ont repris.

Cette année, nous avons trois équipes en pilotage, ils sont accompagnés d'un couple pendant un an.

Ils leur sont transmis progressivement la connaissance du mouvement et son esprit et ses méthodes, et lui expliquent les différentes étapes de sa méthodologie pédagogique. et le théme d'étude pendant cette année (rassemblé au nom du Christ)

Nous croyons que cette épidémie finira un jour. Nous reprendrons notre rythme, renforcés par la puissance de la Croix de Jésus-Christ. Notre Mère, la Vierge Marie, voit nos efforts et nos angoisses pour le Royaume de Dieu, elle nous présentera devant la cours céleste et dira, joyeuse et radieuse : «Ceux-là viennent de la grande épreuve», Ils sont restés fidèles à l’Agneau (Ap. 7, 14-15). C’est pourquoi ils méritent une grâce spéciale pour les réconforter.



SR Espagne - Pedro Ruiz-Berdejo y Rocío Yñiguez

APPRENDRE À COMBATTRE LA PANDÉMIE BEC ET ONGLES

Cette pandémie frappe la société dans son ensemble et de nombreux individus et familles en particulier, comme cela a malheureusement été le cas pour nous. Le 4 novembre 2020, nous avons enterré Fernando, le père de Rocío, qui est décédé à l'âge de 98 ans, victime du COVID, chez lui et sous la garde de ses enfants. La mort d'un père est toujours triste, très triste, mais dans ce cas-ci, elle a été particulièrement douloureuse. Sur les sept frères et sœurs, seuls trois ont pu assister aux funérailles en personne car l'un des quatre était à l'hôpital depuis trois semaines avec une grave maladie intestinale et les trois autres, dont Rocio, ont été confinés chez eux car ils ont été testés positifs au covid et ont été infectés alors qu'ils s'occupaient de leur père. Cette situation nous a fait réfléchir et voir qu'à ce moment du Calvaire, Rocío, outre la souffrance de la Croix de la perte d'un père, avait aussi une autre douleur sur la tête, semblable à la douleur de la couronne d'épines que le Seigneur portait pour nous tous, la douleur de ne pouvoir aller aux funérailles de son père à cause du maudit virus.

Cependant, le Seigneur est toujours miséricordieux et nous soulage dans notre souffrance, car grâce à la ténacité et à la force de notre fille Rocio, qui n'a pas renoncé, elle a transmis l'enterrement de son grand-père à sa mère et à ses trois oncles qui ne pouvaient pas être présents à cause de la maladie, au moyen d'une vidéoconférence, en s'assurant que toute la famille était présente aux funérailles de son père.

Notre fille Rocio a été très claire sur le fait qu'elle n'allait pas rester les bras croisés devant la situation d'impuissance et de souffrance de sa mère, pour ne pas avoir pu assister à l'enterrement de son père. C'est pourquoi à ce moment si dramatique, les yeux pleins de larmes, nous avons remercié Dieu pour notre fille Rocio, qui nous a appris que le COVID ne peut pas nous briser et que nous devons le combattre bec et ongles.

La réaction de notre fille Rocio est utile pour nous apprendre quelle doit être notre attitude face aux difficultés que cette pandémie met dans notre vie de Mouvement. La limitation des personnes qui peuvent se réunir sous un même toit affecte non seulement les réunions d'équipe mais aussi les activités communes du mouvement ; ouvertures, journées de formation, etc. Mais au moment où nous disons cela, nous devons aussi ajouter que nous sommes très fiers de chacun des membres de l'équipe, qui, comme notre fille Rocio, se battent bec et ongles contre ces difficultés, en donnant le meilleur d'eux-mêmes, en gaspillant leur imagination et surtout en donnant beaucoup, beaucoup d'AMOUR. Nous avons appris à adapter les formats, les réunions virtuelles ont proliféré ou dans des espaces ouverts ou dans les salles paroissiales. Merci à tous les membres de la Super Région d'Espagne d'avoir été si généreux et accueillants envers la famille des Equipes Notre Dame en renonçant à leurs églises et paroisses !

Nous aussi, en tant que responsables de la Super Région, en communion avec notre Collège de la Super Région, nous avons appris à vivre avec cette situation étrange et difficile, en changeant les objectifs fixés a priori, en plaçant comme première priorité le soin du Mouvement, en luttant bec et ongles pour chacun des membres de l'équipe, surtout les plus âgés, qui sont plus seuls et ont besoin de plus de soins.

En ces temps, nous devons apprendre à nous aimer davantage, comme nous le demande le pape François dans sa nouvelle encyclique FratelliTutti, nous devons répandre l'espérance de cœur à cœur, en nous confiant à l'amour de Dieu. Nous sommes convaincus que c'est une période d'opportunité, dans laquelle nous allons beaucoup apprendre, et pour cette raison nous avons commencé des activités qui n'avaient jamais été faites au niveau de la Super Région, comme la prière communautaire que nous diffusons les premiers samedis du mois sur le canal YouTube de la Super Région, ou comme la réunion des équipes mixtes de la Super Région, que nous avons tenue le 28 novembre et à laquelle ont participé plus de 400 couples des 9 régions qui composent la Super Région d'Espagne, qui a permis de former 60 équipes brassées avec des couples de toute l'Espagne, qui se sont réunis pratiquement simultanément et ont travaillé sur l'encyclique du Pape FratelliTutti. Ce fut une expérience unique et très enrichissante et de nombreux couples nous ont demandé de répéter l'expérience. C’est pourquoi nous avons déjà une deuxième édition de cette rencontre d'équipes mixtes pour le printemps 2021, à laquelle nous voulons également inviter des couples d'autres pays hispanophones, afin qu'ils puissent faire l'expérience de l'universalité de notre mouvement.

Nous sommes unis dans la prière et convaincus que Notre-Dame des Foyers, par l'intercession du père Caffarel, nous aide et nous éclaire du ciel en nous envoyant la force de l'Esprit Saint pour continuer à lutter bec et ongles en ces temps difficiles. Qu'il en soit ainsi !

QUE FAIT L'ERI ?

Mercedes Gómez-Ferrer et Alberto Pérez

Couple Responsable de la Communication

Chers amis :

Connaissant l'amour que nous avons les uns pour les autres dans les Équipes Notre-Dame et avec l'accueil que nous essayons toujours de donner à tous ceux qui nous approchent, nous nous présentons comme nouveau couple responsable de la Communication dans l'ERI. Le fait de savoir que nous sommes aimés de tous et surtout de Dieu nous aide à accueillir cet appel avec espoir, même si notre faiblesse engendre aussi des incertitudes. Mais c'est ainsi que nous sommes, forts et fragiles, confiants et effrayés, pleins de contradictions ; et c'est aussi notre réalité.

Nous sommes Alberto Pérez et Mercedes Gómez-Ferrer. Nous nous sommes mariés il y a presque 30 ans et nous vivons à Valence. Nous avons trois fils; les deux plus âgés travaillent déjà et vivent ailleurs, et le plus jeune est le seul qui vit encore avec nous. Nous travaillons également ici, Alberto comme professeur de musique au lycée et Mercedes comme professeure d'histoire de l'art à l'université. Nous partageons beaucoup de choses que nous aimons faire ensemble, la culture, les voyages, les sports, les excursions et que nous apprécions extraordinairement. Nous remercions nos enfants pour la compréhension et le soutien qu'ils nous ont toujours apportés dans tout ce que nous faisons.

Nous pouvons dire que nous avons fait partie des équipes presque toute notre vie, puisque nous considérons l´équipe des parents de Mercedes, Álvaro et Mercedes comme notre première équipe. C'est une partie importante de notre histoire, car en vivant ce qu'ils ont vécu et en reconnaissant le besoin de ne pas être seuls, nous avons décidé de rejoindre les équipes dès notre mariage. Depuis lors, et il y a de nombreuses années, nous sommes dans l’équipe de Valence 101. Une équipe qui nous soutient et à laquelle nous devons tant, et que nous aimons. Nous avons fait ensemble ce cheminement, qui passe par de nombreuses étapes différentes, et qui est un véritable voyage de foi et de croissance dans l'amour. Nous pensons que le fait d'avoir persévéré dans la fidélité au mouvement depuis notre équipe de base nous a permis de continuer à vivre ce chemin de conversion qu'est l’équipe. Au sens le plus profond du terme, cela nous a permis de "revoir l'orientation de notre vie" et de "réajuster la perspective".

Peu à peu, diverses propositions de service au mouvement ont émergé auxquelles nous avons dit oui. Tout d'abord, en tant que responsables d'un secteur, en assumant également d'autres tâches telles que le pilotage ou l'organisation de journées de formation. Plus tard, comme responsables de la région du Levant, de la SR Espagne et, dans la dernière période, comme coordinateurs de l'équipe satellite des jeunes couples. Nous avons également eu la grande chance de sortir de notre équipe et d'apprendre à connaître le mouvement sous d'autres perspectives. Nous avons participé à la rencontre internationale de Fatima en 1994, à celle de Brasilia 2012 et à la dernière de Fatima 2018. Lors du rassemblement des régionaux à Rome en 2009 et 2015, et dans tant de collèges internationaux qui ont été pour nous une porte ouverte sur le monde. Nous ne pouvons pas oublier des moments aussi émouvants que le devoir de s’asseoir (DSA) sur l'esplanade de Fatima ou notre participation à la chorale. Tout cela nous a permis de rencontrer de nombreuses personnes, de revoir constamment la pédagogie des équipes, d'essayer d'aller au fond de ce qu'elles nous proposent. Cela nous a permis de partager des journées avec de nombreux conseillers spirituels qui nous ont accompagnés avec une affection extraordinaire et avec des personnes de nombreux endroits qui nous ont beaucoup appris sur la façon dont les équipes vivent au quotidien.

Vraiment, si nous pouvons dire quelque chose, c'est que nous aimons les équipes et que nous croyons qu'elles sont une grâce de Dieu. Cet appel au service est pour nous un appel à vivre en vérité et en profondeur le charisme que le Père Caffarel a intuitivement perçu en son temps et qui reste pleinement valable. Nous choisissons à nouveau, comme nous l'avons fait lorsque nous étions responsables de notre région et de notre super-région, les mots du père Caffarel aux responsables d'équipe dans la lettre d'avril-mai 1957

"Vous êtes responsables des membres de votre équipe. Vous vous sentez, et vous voulez être responsable de leur développement humain et chrétien, tout ce que vous avez à faire est de travailler. Donnez-leur. Donnez-vous.

Même si vous êtes les moins capables, vous avez une infinité de choses à offrir, car ce dont ils ont besoin, en premier lieu, ce ne sont pas vos biens, mais vous-mêmes. Et c'est la chose la plus difficile à faire. Se donner, être toujours disponible pour les autres, est difficile et fatiguant. Disponible, sans doute, pour rendre un service matériel mais, surtout, un service très supérieur, qui consiste à offrir un cœur attentif, compréhensif, motivant, qui transmet la confiance, qui sait dire la vérité, qui ose exiger. » P. Henri Caffarel 1957

C'est un appel qui nous motive et nous fait sortir de nous-mêmes. Cela nous encourage en dépit de la difficulté, nous encourage et nous pousse. C'est un appel qui nous fait reconnaître notre réalité et notre besoin infini des autres et de Dieu. C'est une proposition à prier ensemble et c'est une occasion ouverte pour la conversion du cœur. Nous ne pouvons répondre qu'avec amour, à tout l'amour reçu et vécu.

Cet appel à un plus grand amour, qui est un service, dans notre cas, s'est traduit par l'acceptation de la responsabilité de la communication au sein de l'ERI. Cela s'est produit de manière très inattendue, puisque nous avons dû remplacer Joao et Dora, que nous remercions pour leur dévouement pendant cette période. Nous tenons également à remercier Edgardo et Clarita pour la confiance et l'accueil chaleureux qu'ils nous ont accordés, ainsi qu'à l'ensemble de l'ERI. Une responsabilité assumée et partagée en couple, avec l'aide du Saint-Esprit, d'une équipe de soutien et de l'équipe responsable internationale dont nous nous sentons déjà partie. Dans le service, nous sommes également accompagnés par certaines personnes qui ont déjà travaillé avec nous. Nous tenons à remercier Miguel et Isa, Ricardo et Carmen, et Hildo et Sandra. Avec eux, nous avons entamé un chemin de révision de certains aspects de la communication que nous pouvons poursuivre et appliquer au niveau international. Celle-ci a de multiples visages comme un kaléidoscope. Les plus visibles aujourd'hui en raison des circonstances que nous vivons sont peut-être ceux en lien avec les nouvelles technologies, à la présence sur le net, aux sites web, aux réseaux sociaux, aux chaînes You Tube, aux plateformes de connexion... Nous la vivons et nous reconnaissons de plus en plus son utilité en ces temps où la présence est devenue un trésor. Mais nous ne pouvons pas oublier de nombreux autres visages de la communication. Comment sont nos textes, comment nous disons-nous les uns aux autres, comment témoignons-nous, comment nous rendons-nous visibles au monde, quel style avons-nous pour nous exprimer, pour nous faire comprendre, pour transmettre l'espoir que la vie des équipes nous offre. Tous ces aspects et bien d'autres encore seront abordés avec l'aide de tous afin de continuer à faire des Équipes un lieu où nous pourrons vivre notre mariage chrétien au XXIe siècle.

Faisant nôtres les paroles de la chanson, « que ton Esprit embrase tout notre être, nous rende dociles à ta voix, transforme toute notre vie », en vous remerciant d'avance de votre accueil et en vous demandant votre prière, nous vous embrassons.